Au mois d'avril 2011, Infrabel a introduit une demande de permis d’urbanisme
dans le but d’obtenir l’autorisation pour l’aménagement
d’un parking temporaire comprenant 97 emplacements de stationnement et qui a
trait à un bien sis Chemin Long/rue des Canards, sur la parcelle cadastrée F
n°29 H et 26 R 9.
Nous avions réagi à l'époque dans le cadre de l'enquête publique. Ci-dessous une copie de notre lettre:
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La Hulpe, le 9 avril 2011
Monsieur le Bourgmestre, Mesdames les échevines, Messieurs les échevins,
Concerne:
La demande de permis d’urbanisme,
introduite par Infrabel s.a. auprès du Fonctionnaire délégué du Service Public
de Wallonie – DG04 dans le but d’obtenir l’autorisation pour l’aménagement d’un
parking temporaire comprenant 97 emplacements de stationnement et qui a trait à
un bien sis Chemin Long/rue des Canards, sur la parcelle cadastrée F n°29 H et
26 R 9.
L’avis sur l’opportunité
environnementale du projet concerné
Nous remettons un avis mitigé sur
l’opportunité environnementale du projet.
1. Tout
d’abord, nous voulons souligner le fait que le parking provisoire ne sera qu’une
solution partielle au problème de manque de places de stationnement durant la
période du chantier RER. En effet, même si ce parking devait être réalisé tel
que défini dans le dossier déposé par Infrabel, il y aurait toujours 150 places
manquantes et ces voitures devront néanmoins se parquer dans les rues à
proximité de la gare de La Hulpe.
Dans un
décompte fait lors de la réunion d’information du 29 mars 2011, Monsieur le
Bourgmestre a expliqué qu’actuellement 450 places de parking sont nécessaires
pour les navetteurs. Comme la construction du parking définitif se fera en 2
phases, il ne pourra offrir que 200 places pour chacune de celle-ci durant la
période des travaux.
Lors de cette
réunion, il a été montré par des habitants du quartier que la réalisation d’un
parking au niveau de la zone A du Chemin Long était difficilement envisageable
(voir carte en annexe). Cela entraînerait des problèmes de circulation et de manœuvre
sur des terrains privés. En effet, les voitures n’arriveraient pas à tourner
car la largeur de la route est trop étroite et cela deviendrait également
dangereux pour les piétons.
Donc, sans
envisager cette zone A, finalement le parking provisoire ne compterait plus
qu’une cinquantaine de places.
2. Deuxièmement, le site d’implantation du parking est situé en zone d’habitat au plan
de Secteur. La zone d’habitat est définie dans le
CWATUPE (Art. 26) comme
suit :
« La
zone d'habitat est principalement destinée à la résidence.
Les activités (d'artisanat,
de service, de distribution, de recherche ou de petite industrie
– Décret du 18 juillet 2002, art. 11, 1),
les établissements socio-culturels, les constructions et aménagements de
services publics et d'équipements communautaires, de même que les exploitations
agricoles et les équipements touristiques (ou récréatifs
– Décret du 18 juillet 2002, art. 11, 2)
peuvent également y être autorisés pour autant qu'ils ne mettent pas en péril
la destination principale de la zone et qu'ils soient compatibles avec le
voisinage.
Cette zone doit aussi accueillir des
espaces verts publics. »
Nous constatons donc, qu’un parking
tel qu’envisagé, même provisoire, ne répond pas à l’affectation qui a été
décidée pour cette zone.
Dans le
Schéma de Structure Communal de La Hulpe, il est aussi précisé qu’ il faut
« maintenir et gérer la zone humide sise en bordure du Chemin Long et
traversée par la rue des Canards ».
Donc, la
réalisation de ce parking est en totale contradiction avec les recommandations
du Schéma de Structure Communal.
3. Selon Infrabel, le parking provisoire ne nécessitera
pas de modification sensible du relief du sol ni de suppression d’arbres à
haute tige. Cependant, une visite sur le terrain permet de constater qu’un
apport de terre non négligeable serait nécessaire pour la réalisation du
parking dans la zone A (voir carte en annexe).
4. Il y a, à
proximité du site d’implantation du parking provisoire, présence d’une nappe
aquifère à faible profondeur et d’un ruisseau qui s’écoule (= thalweg) vers le
Grand Etang via un passage sous le talus du Chemin de Fer. La réalisation et
l’exploitation du parking provisoire pourrait entraîner une pollution de
ceux-ci.
Si le permis pour le parking
provisoire devait être accordé, nous demandons que les recommandations et les
remarques suivantes soient prises en compte lors de la délivrance du permis et
dans le cahier des charges.
Nous nous joignons à la proposition faite lors de la réunion
d’information du 29 mars 2011 par Monsieur le Bourgmestre qui souhaiterait
imposer à Infrabel le dépôt d’une garantie bancaire afin d’assurer le
financement nécessaire pour la remise en état des sites du parking provisoire
après la fin des travaux.
Une analyse
préalable du sol et une description détaillée des lieux doivent être effectués
avant les travaux de mise en place du parking provisoire, ceci afin d’avoir des
données de comparaison pour l’acceptation de réception des travaux de remise en
état. Et ce d’autant plus que les informations concernant la valeur biologique
du site ont été très peu développées dans le dossier d’Infrabel.
Une description des travaux qui seront envisagés pour
la remise en pristin état du site, ainsi que leur coût, devrait aussi être
établi afin de fixer le montant du dépôt bancaire à exiger et de s’assurer que
les travaux prévus pour l’évacuation des matériaux impropres à leur
réutilisation et à la réhabilitation du site soient appropriés et suffisants.
Ceci implique un état des lieux complémentaire à l’issue de l’emploi des
parkings provisoires.
D’autre part,
l’humus actuellement présent dans la zone A (voir carte en annexe) n’est pas de
très bonne qualité et donc ne devrait pas être gardé pour être réutilisé après
les travaux. En
effet, l'origine du terrain de la zone A est une ancienne pessière (résineux)
dégarnie récemment des arbres en bordure du Chemin Long. Le sol est donc acide
et de mauvaise qualité car formé principalement de restes d'aiguilles de pin.
Un tel humus ne mérite pas que l'on le conserve pour réutilisation. L’apport externe d’un humus de meilleure qualité n’est pas souhaitable non plus de manière à garder un sol
appauvri favorable à l’établissement d’une flore diversifiée.
Il a
également été souligné le fait qu’il faudra s’assurer que les plantes invasives
présentes ne soient pas disséminées lors des travaux. En effet, il y a des
renouées du Japon sur le site. nous souhaitons qu’il soit précisé dans le
cahier des charges les mesures à prendre pour l'enlèvement des terres
supportant ces plantes invasives. Il faudra aussi veiller à ne pas broyer les
racines et en disperser les bouts sur tout le terrain. La zone des plantes
invasives doit être définie et les terres extraites de cette surface
"contaminée" doivent être clairement acheminées vers un centre
d'enfouissement.
Au niveau des
aménagements, nous recommandons l’utilisation d’un empierrement en porphyre à la
place de roche calcaire, afin de ne pas modifier l’acidité (pH) des sols.
Si le permis pour le parking provisoire
devait être refusé, nous demandons que les recommandations et les remarques
suivantes soient néanmoins prises en compte.
Il
faudra veiller à ce que le site ne devienne pas une zone de parking sauvage.
Car les voitures qui néanmoins essayeraient de s’y parquer, abîmeraient et pollueraient
le site sans que celui-ci ne puisse être réaménagé contractuellement par
Infrabel. La pose de piquets et de bolards devrait empêcher les voitures de
détruire complètement la végétation présente et éviter la formation d’ornières
dans le sol.
Eléments complémentaires
Nous regrettons de manière générale un
manque de planification de la part d’Infrabel quant à la réalisation des
différents chantiers RER au sein de la commune de La Hulpe mais également dans
les communes avoisinantes. Une meilleure coordination de ces chantiers aurait
permis de limiter les désagréments occasionnés aux riverains des gares et aux
navetteurs.
Nous
déplorons aussi le manque de solutions alternatives pour permettre aux
navetteurs d’atteindre la gare de La Hulpe.
En effet, comme expliqué ci-dessus,
indépendamment du fait que le parking provisoire soit réalisé ou non, de
nombreuses places additionnelles de parking seront nécessaires.
Afin de limiter l’inévitable parking
sauvage qu’il y aura dans les rues avoisinantes de la gare et de respecter la
qualité de vie des riverains, nous souhaitons que la Commune de La Hulpe et
Infrabel mettent en place d’autres possibilités pour permettre aux navetteurs
d’atteindre la gare de La Hulpe. Par exemple :
- la réalisation d’un site internet pour permettre
aux La Hulpois mais également aux citoyens des communes voisines
d’organiser du covoiturage,
- l’organisation de parkings intermédiaires au niveau
des arrêts des navettes TEC,
- la réduction du prix
de la navette durant la période des travaux pour favoriser son utilisation
(Infrabel/la SNCB et la Commune pourraient participer
financièrement ?),
- la mise à disposition au niveau de la gare d’un
parking pour vélos et motos couvert et gratuit durant toute la période des
travaux,
- la création de pistes cyclables en site propre pour
un accès à la gare à partir de tous les quartiers de La Hulpe (ces
aménagements pourraient s’inscrire dans le cadre de l’appel à projet lancé
par la province pour la création de réseau de mobilité
douce au sein des communes),
- l’extension du service des navettes TEC actuelles durant les heures de pointe mais également aux heures creuses, car c’est quand les parkings sont arrivés à saturation que l’utilisation des navettes porte d’autant plus son sens,
- la création d’un troisième circuit de navettes bouclant au parking situé Chaussée de Louvain à la limite des communes de Lasne et de La Hulpe, zone de parkings dite de délestage en dehors du village et passant également par le parking situé en face de l’entrée du parc Solvay grâce à un accès réservé et exclusif et une traversée du Champ des Mottes pour éviter les bouchons de l’avenue Reine Astrid aux heures de pointe.
Il est également souhaitable que la
Commune de La Hulpe reste à l’écoute des riverains de la gare afin, qu’en cas
de chaos, il y ait rapidement un dialogue qui se mette en place entre les
riverains et les représentants de la commune pour trouver des solutions (par
exemple par la création de zones bleues avec carte riverain). Surtout qu’il y a
une grande probabilité que les délais annoncés par Infrabel pour les travaux ne
soient pas respectés, comme c’est semble-t-il le cas pour de nombreux chantiers
le long de la ligne 161.
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A la demande de la population, ce parking n'a pas été
aménagé mais aucune des solutions proposées dans notre lettre n'a été envisagée.
C'est ainsi que, depuis la suppression du parking principal
à la gare, le Chemin Long est devenu l'accès principal à la gare pour beaucoup
de riverains. Le parking y est devenu problématique.
Tout ça ne résout pas le problème de parking, ni l'accès à la gare.