Cerisier tardif (Prunus serotina), un arbuste exotique très envahissant...


Vous l’aurez certainement aperçu dans votre jardin ou dans les espaces verts de la commune ! Le cerisier tardif (Prunus serotina) affectionne en effet particulièrement les sols sableux et acides de notre région…

Cette espèce ligneuse exotique et très envahissante figure non seulement parmi les plantes les plus invasives mais c’est aussi un arbre à feuillage dense et à croissance très rapide. Cette espèce, originaire d’Amérique du nord, a été introduite chez nous dès la fin du 19ème siècle. Elle est actuellement très abondante en Brabant wallon, où elle forme parfois des sous-bois denses sur les sols sableux. Outre les bois et les jardins, elle envahit des milieux ouverts de grande valeur biologique, tels que les landes à bruyère et pelouses sur sable.

Cette espèce se reproduit très vite car elle produit un grand nombre de graines. De plus, elle constitue une réserve de graines persistante dans le sol (elles maintiennent leur pouvoir germinatif pendant 5 ans) et surtout un « stock » de plantules qui peuvent attendre une mise en lumière pendant de nombreuses années en sous-bois. Le cerisier tardif est caractérisé par un pouvoir de dispersion très important puisque ses graines sont transportées parfois sur de longues distances par les oiseaux friands des petites cerises qu’il offre au mois d’août.

Ces caractéristiques, même si on peut se laisser séduire par ses floraisons très mellifères ou par ses baies qui sont une source de nourriture pour les oiseaux, en font une espèce à éliminer de nos jardins et sites naturels, car il tend à supplanter rapidement la végétation indigène et à devenir incontrôlable.

 

- Comment lutter contre son envahissement ?
Malheureusement, le cerisier tardif est assez difficile à éradiquer, car il rejette abondamment de souche après la coupe. En effet, il est déconseillé de l’éliminer par une simple coupe des arbres, arbustes ou plantules car sa croissance est ensuite généralement dynamisée par ce « stress ». L’idéal est de procéder par arrachage des plantules et jeunes arbustes. Les plus gros individus pourront être dessouchés ou traités selon la technique du « pelage ». Cette technique consiste à couper l’individu à environ 1 mètre du sol et ensuite à peler toute son écorce, jusque sous le collet, à l’aide d’un outil dénommé « peleur » ou d’un bon couteau de cuisine par exemple.

Si cet arbuste est présent dans votre jardin, il est d’autant plus important de procéder à son élimination que celui-ci est proche d’un site naturel ou d’un espace vert qu’il risquerait d’envahir.

- Ne pas le confondre
Cet arbre (souvent présent sous forme d’arbuste de moins de 10 m) peut être confondu avec plusieurs espèces indigènes : le merisier (Prunus avium), le cerisier à grappe (Prunus padus) ou encore la bourdaine (Frangula alnus). La confusion peut surtout avoir lieu en dehors de la saison de végétation. Le principal critère de détermination du cerisier tardif est la présence de poils roux de part et d’autre de la nervure centrale à la face inférieure de la feuille mais un œil avisé reconnaît l’essence surtout à son feuillage luisant et sa feuille assez coriace. Son odeur d’amande amère, dégagée par l’acide cyanhydrique qu’il contient, est également caractéristique lorsqu’on froisse les feuilles ou coupe les branches.

Julien Taymans
julien.taymans@natagora.be - Natagora asbl
membre du PCDN de Rixensart

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