L’Ecole Provinciale Horticole de La Hulpe existe depuis 1912 et eut une importance très grande dans le développement de la viticulture dans le Brabant. Depuis le déclin de la viticulture, l’enseignement s’est diversifié mais de manière traditionnelle.
Actuellement, les bâtiments de l’école, ses serres et ses jardins sont menacés par un manque de financement pour les entretiens, restauration et adaptations diverses et par d'éventuels projets immobiliers. Il est à remarquer que les bâtiments et le site forment un ensemble harmonieux faisant partie du patrimoine historique, architectural, artistique et environnemental de La Hulpe et du Brabant Wallon.
Les caractéristiques retenues sont :
1. Qualité architecturale des bâtiments et des lieux
1. Le bâtiment de l’Ecole
2. La fermette de style
3. La « Baie de porte » avec cartouche datée de 1769.
4. Les serres anciennes
2. Sculptures et peintures présentes dans le site de l’Ecole
1. Stèle de Camille Lemonnier par le sculpteur Dolf LEDEL
2. Sculpture en marbre de Carrare représentant Galilée réalisée par le sculpteur Jef LAMBEAUX
3. Sculpture représentant « Bacchus cracheur » réalisée par le sculpteur La Hulpois François STEENEBRUGGEN
4. Nu en bronze représentant une jeune fille du sculpteur F. de BREMAECK
5. À l’intérieur dans la salle de conférence/ gymnastique se trouvent deux toiles de 2,2 m sur 1,7m représentant les jardins, de E. de COSTER
3. Arbres remarquables et arbres fruitiers dans les jardins de l’Ecole
1. Un Tulipier de Virginie et un Séquoia
2. Un Séquoia géant
3. Des arbres fruitiers sélectionnés, taillés et palissés
4. Histoire de l’école, son rôle dans l’histoire de la viticulture et donation de Solvay
Moins connue qu’à Hoeilaart et Overijse, la viticulture sous serre a cependant connu à La Hulpe ses heures de gloire.
Cette expansion débuta en 1865 à Hoeilaart, en 1878 à Overijse, et en 1883 à La Hulpe, où elle a compté jusque 1600 serres.
Répondant aux besoins régionaux, l’école de La Hulpe fut créée sous le mandat du bourgmestre Spreutels et eut pour spécialisation l’arboriculture fruitière et la vigne.
L’école se développa dans des aménagements de la propriété initialement dû à M. Friedrich.
Grace à un don de M. Ernest Solvay, la commune put acheter le bien en 1912 et, dès 1913, l’école ouvrit ses portes. En 1920, la commune vend le bâtiment et les serres à l’Administration Provinciale qui l’inaugure en 1921. L’ensemble s'étend, par l'acquisition d'une parcelle de 12 ares achetée par la Province lors de la succession d’Alexandre Caron ( la sortie vers la rue de la Mazerine ), et atteint alors 57 ares.
En 1921, Messieurs Solvay et Theys complétèrent le domaine par une série d'achats pour une superficie de 92 ares.
En 1950, la députation de Brabant résolut d’agrandir encore et d’étendre la superficie total jusqu'à 1 ha 71a en acquérant des biens pour cause d’utilité publique.
5. Statut du bâtiment principal de l’Ecole
Le bâtiment principal de l’école est repris dans l'Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel (IPIC).
Par cette pétition, nous demandons :
1) que le bâtiment principal de l’école, ses serres (en particulier les plus vieilles serres) et ses jardins soient préservés, remis en valeur et fassent l’objet d’un classement,
2) que les projets immobiliers envisagés ou prévus soient abandonnés ;
3) que l’enseignement sur le site soit revalorisé (notamment au moyen d’une septième année avec diverses spécialisations dont des cours de comptabilité et de gestion ainsi qu’une orientation de culture aux méthodes dites naturelles et d'économie durable ; ce qui mettrait cet enseignement en adéquation avec la législation actuelle) ;
4) que les archives de l’école (dont une partie est stockée à la province et l’autre est entreposée pêle-mêle dans la salle de gymnastique) soient préservées et mises en valeur en conservatoire ou au niveau d’un musée de l’école et de la vigne qui devrait être créé;
5) que les statues soient préservées ;
6) qu'une réorganisation des marchés mensuels soit mise en oeuvre avec les produits de l’école ;
7) que diverses activités soient créées pour la population La Hulpoise et celle des communes environnantes : cours de jardinage selon les méthodes naturelles, potagers collectifs, adoption d’un pied de vigne, cours de taille d’arbres fruitiers, fabrication de cidre, de vin de fruits,...
Merci de nous soutenir dans cette démarche objective de sauvetage d’un patrimoine architectural, paysager, artistique, environnemental, scientifique et professionnel.
Nous croyons dans la poursuite d’une activité d’enseignement professionnel et technique fondamental à La Hulpe, dans le domaine de l'horticulture et d'activités liées, avec un curriculum prenant en compte les besoins actuels et les plus récentes technologies.
ANNEXE À LA PÉTITION ET COMPLÉMENT D’INFORMATIONS
1. Qualité architecturale des bâtiments et des lieux
• Le bâtiment de l’Ecole résulte de la transformation d’une volumineuse « Villa de serriste » due à l’architecte Charles Mariën de Hoeilaart.
• La fermette de style sise sur le dessus du plateau situé à droite de l’Ecole (pas d’information sur sa construction) est un témoin typique des maisons agricoles de la fin du XIXème siècle.
• La Baie de porte avec cartouche datée de 1769.Cette pièce architecturale de qualité et ancienne provient d’une maison de la Rue St Nicolas et qui fut détruite pour la construction des laboratoires du Centre Provincial pour l’Agriculture et la Ruralité (CPAR) horticole de la Province. Cette pièce de valeur a été récupérée par l’architecte provincial, le Professeur Victor Martiny (LA CAMBRE - Ecole nationale supérieure des arts visuels) et fut placée au-dessus d’une porte à l’arrière des jardins s’étendant derrière l’Ecole.
• Les
serres anciennes à structure en bois installées lors de la mise en route de l’Ecole en 1912 furent considérées, en 2001, par le dernier Directeur de l’Ecole, Monsieur Marcel Lecomte, comme étant des vestiges uniques et de valeur muséale pour servir de témoins en archéologie agricole.
2. Sculptures et peintures présentes à l’Ecole
1- Stèle de Camille Lemonnier par le sculpteur Dolf LEDEL Cette stèle, inaugurée en 1924, se trouve à la base de la verdure garnissant les terrains situés à droite de l’Ecole. Celle-ci a été acquise par la Province du Brabant et les « Amis de Camille Lemonnier », en l’honneur de cet écrivain bien connu de la fin du XIXème siècle ayant vécu dans l’une des deux maisons transformées en Villa par Friedrich et qui devint ensuite le bâtiment de l’Ecole.
2- Sculpture en marbre de Carrare représentant Galilée réalisée par le sculpteur Jef LAMBEAUX Cette oeuvre, offerte à l’Ecole en 1948 par la Veuve de Firmin Lambeaux, était au centre d’un parterre à l’arrière de l’Ecole. Suite à son déplacement par la Commune de la Hulpe en 2013, ce marbre de Carrare se trouve à présent, face à la Rue des Combattants où elle est posée sur un simple socle en parpaings ne cadrant, ni avec la qualité de l’œuvre, ni avec la renommée de l’auteur. Jef lambeaux a été un sculpteur célèbre qui a notamment réalisé le monument « Brabo » ( qui jette la main « Hand werpen » ), symbôle situé sur la Place de l’Hôtel de Ville d’ Anvers, ainsi que la fresque des « Passions humaines » sise dans un temple construit ad hoc par Horta dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles .
3- Sculpture représentant « Bacchus cracheur » réalisée par le sculpteur La Hulpois François STEENEBRUGGEN Cette Œuvre obtint une médaille de bronze du Gouvernement et a fait partie, en 1938, d'une exposition artistique organisée par les « Amis des Ecoles Officielles de La Hulpe ». Elle resta à l’Ecole Horticole où elle se trouve sur le dessus du massif arboré situé à droite de l’Ecole.
4- Nu en bronze représentant une jeune fille du sculpteur F. de BREMAECK Cette œuvre, acquise par la Province du Brabant, se trouvait dans les jardins de l’Ecole puis a été, en 2013, placée dans le parterre où se situait le marbre de Jef Lambeaux. Le support « bricolé » risque de ne pas durer et ne pasgarantir une bonne stabilité à la statue.
5- À l’intérieur, dans la salle de conférence/ gymnastique de l’école se trouvent deux toiles de 2,2 m sur 1,7m représentant les jardins, de E. de COSTER
3. Arbres remarquables et arbres fruitiers dans les jardins de l’Ecole
Pour qu'un arbre soit classifié comme « remarquable », il doit présenter un intérêt paysager, une taille exceptionnelle, des caractéristiques dendrologiques intéressantes, une curiosité biologique, historique ou folklorique/religieuse, un repère géographique… Les arbres remarquables sont identifiés, décrits et cartographiés par les services compétents de la Région Wallonne. Ils sont inspectés régulièrement. Ces arbres remarquables, répertoriés par la Région Wallonne sont protégés: toute modification de leur silhouette ou toute velléité d’abattage sont subordonnées à une autorisation délivrée par le Collège communal après consultation des services de la Division de la Nature et des Forêts.
Deux arbres remarquables classés par les autorités de la région wallonne poussent dans le site de l’ Ecole Horticole.
Un Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera) qui domine le jardin à l’Ouest de l’Ecole.
Un Séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) qui est un autre arbre emblématique, planté dans bien des arboretums depuis la fin du XIXème siècle, se trouve également dans le jardin devant le bâtiment de l’Ecole.
Dans les dépendances et les abords de l’ Ecole, de nombreux arbres fruitiers, certes non classés, se caractérisent par des tailles dendrologiques exceptionnelles qui ont nécessité de nombreuses années de travail. Servant d’exemples pédagogiques, ces arbres taillés et pour certains palissés sont d'une valeur arboricole à préserver et à entretenir.
4. Histoire de l’école, son rôle dans l’histoire de la viticulture et donation de Solvay
Moins connue qu’à Hoeilaart et Overijse, la viticulture sous serre, à La Hulpe, a aussi connu ses heures de gloire. Cette expansion de la viticulture débuta en 1865 à Hoeilaart, en 1878 à Overijse et en 1883 à La Hulpe, où elle compta jusque 1600 serres.
Parallèlement à cette expansion viticole, les autres secteurs économiques et sociaux se développèrent, tel que le secteur enseignement de la Province de Brabant. Dès 1910, le budget provincial prévoit des subsides aux communes qui consacrent une partie de leurs ressources aux cours et écoles techniques et professionnelles.
Répondant aux besoins régionaux, l’école de La Hulpe fut créée sous le mandat du bourgmestre Spreutels et eut pour spécialisation l’arboriculture fruitière et la vigne.
L’école prend place dans la propriété de M. Friedrich. Ce lieu a également toute une histoire.
Sur le plan POPP de 1835, on trouve 2 maisons jumelées à l' emplacement actuel de l'école. Ces maisons ont appartenu, l’une aux époux Stordeur-Fontaine et vendue à M. Friedrich le 31/1/1887 ; l’autre, aux enfants Debloudts héritiers en 1872 de Jos Debloudts et Marie Incolle, et vendue au même Friedrich le 30/3/1903. Camille Lemonnier habita en ces lieux de 1883 à 1894. Il y épousa en secondes noces Valentine Collaert, nièce du sculpteur Constantin Meunier.
En 1904, Friedrich fit abattre les deux maisons, et sur les plans de Charles Mariën, architecte à Hoeilaart, fit construire l’importante Villa Friederich qui devint l’Ecole horticole.
Grace à un don de M. Ernest Solvay, la commune put acheter le bien en 1912 et, dès 1913, l’école ouvre ses portes. En 1920, la commune vend le bâtiment et les serres à l’administration provinciale qui l’inaugure solennellement en 1921. L’ensemble, avec une parcelle de 12 ares achetée par la Province lors de la succession d’Alexandre Caron (la sortie vers la rue de la Mazerine), s’étend alors sur 57 ares.
Vient ensuite en 1921, une série d’achats par Monsieur Solvay et Monsieur Theys pour une superficie de 92 ares. Ce qui donne au site une superficie d’un total de près d' 1 ha 50a, en 1927, à la date du départ à la pension du premier directeur Mr. Ch. Gits. Peu avant la seconde guerre mondiale, une salle de conférence fut construite en septembre 1938 et servit aussi de salle de gymnastique.
En 1950, la députation de Brabant résolut d’agrandir encore le domaine et d’étendre la superficie totale jusqu'à 1 ha 71a en acquérant des biens pour cause d’utilité publique.
5. Statut du bâtiment principal de l’Ecole
Dans l’ Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel ( Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel ), Madame Bernadette Streel (2010) analyse le bâtiment de l’ Ecole comme suit :
« Ancienne villa Friedrich, devenue école d'horticulture de la Province de Brabant, puis actuellement Institut provincial d'enseignement secondaire. En contre-haut et en retrait de la rue, grande bâtisse construite vers 1904-1905 par l'architecte Ch. Mariën. Villa de style éclectique, en brique et calcaire non peinte à l'origine. La façade principale est décorée de motifs géométriques en brique claire, contrastant à l'origine avec les briques rouges. Volume rectangulaire sous bâtière à croupe d'ardoise. Accolée, tourelle de plan carré, terminée par un élégant bulbe en ardoise surmonté d'un clocheton de section octogonale piqué d'un épis de faîtage. Grands percements cintrés aux châssis d'origine. Grand balcon en bois précédant la travée centrale. Dans le pignon droit, dalle de ciment commémorant la création de l'école en 1913 et son inauguration en 1921. Accolée à gauche, annexe de style moderniste, construite en 1921 selon les sources. Sous une toiture plate, long volume en brique jaune, de deux niveaux, percé de larges baies vitrées. À l'écart à droite, petite dépendance basse du 18e siècle, construite en brique sur un soubassement en calcaire gréseux biseauté et en grès ferrugineux pour les encadrements des baies. Quatre fenêtres au linteau bombé protégées de contrevents. Porte axiale au linteau bombé à clé reposant sur impostes moulurées. Frise de brique en goutte sous la bâtière de tuile. Dans le pignon droit, petite porte charretière à arc segmentaire de brique. Façade arrière possédant deux fenêtres rebouchées. Dans le jardin, quelques serres subsistent et plusieurs sculptures ornent le jardin : -marbre de Carrare représentant « Galilée », œuvre de Jef Lambeaux offerte à l'école en 1948 par sa veuve ; - stèle dédiée à l'écrivain Camille Lemonier, œuvre de Dolf Ledel en 1924 en souvenir de son séjour en ces lieux de 1883 à 1913 ; - Bacchus cracheur du sculpteur François Steenebruggen vers 1938 » . Bernadette Streel, le 03.05.2010 (Source : IPA - Dossier : 25050-INV-0039-01)
p.m. : L'IPIC est l' Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel qui désigne en fait l'inventaire du patrimoine architectural de Wallonie. Depuis 2011, il fait suite à ses aînés de 1973 à 1997, l'IPM ( Inventaire du Patrimoine Monumental ) et de 1997 à 2011 l'IPA ( Inventaire du Patrimoine Architectural ), qu'il met à jour ( et remplace au fil de l'actualisation ), comme le stipule l'art. 192 du CWATUPE : "Le Gouvernement dresse, tient à jour et publie un inventaire du patrimoine."
L'inscription d'un bien à l'Inventaire lui reconnaît une qualité patrimoniale au niveau local. L'Inventaire a pour objectifs la connaissance, la protection et la gestion des biens inscrits, ainsi que la sensibilisation du public.
En résumé, l’Ecole Horticole est un site plein d’histoire à l’échelle de La Hulpe et du Brabant. Elle constitue une richesse architecturale locale symbole d’une activité économique quasi centenaire. L’Ecole et son site furent le siège d’une activité culturelle, scientifique et agricole de grande valeur. Ce riche patrimoine mérite que les bâtiments, infrastructures et site soient protégés, préservés et entretenus et que les activités d’enseignement y soient poursuivies et développées.